Quatre jours après, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) de Paris continue à faire réagir à travers le monde mardi, de Donald Trump — qui l’a qualifiée de « honte » — à la DJ française Barbara Butch — au coeur du tableau impliquant des drag queens — qui a porté plainte pour cyberharcèlement.
« Je suis très ouvert d’esprit, mais j’ai trouvé que ce qu’ils ont fait, c’était une honte », a déclaré le candidat républicain à la présidentielle américaine lors d’une entrevue à la chaîne américaine Fox News.
Comme de nombreux responsables politiques d’extrême droite en Europe, l’ancien président américain s’est offusqué du tableau incarné par des drag queens, que certains ont interprété comme une moquerie du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, ce que les organisateurs ont démenti.
Une séquence au centre de laquelle se trouvait Barbara Butch, militante féministe et lesbienne, qui est depuis sa performance « la cible d’un énième cyberharcèlement — particulièrement violent », a-t-elle dénoncé lundi sur Instagram. L’artiste a déposé plainte mardi pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort et injures publiques aggravées.
La polémique autour de ce tableau avait commencé à enfler alors même que le spectacle n’était pas encore terminé vendredi, des voix à droite et à l’extrême droite s’indignant d’une cérémonie d’ouverture « woke », avec une vision qui « cherche à ridiculiser les Chrétiens », à l’instar de la Française Marion Maréchal ou de l’Italien Matteo Salvini.
L’épiscopat français a déploré « l’outrance et la provocation » de certains passages d’une cérémonie qui « a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme », et Younan Hano, archevêque syriaque catholique de Mossoul, a critiqué une « insulte à la religion mais aussi à l’humanité », appelant les chrétiens d’Irak à jeûner en réaction.
Pour sa part, Al-Azhar, l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite basée en Égypte, a condamné dans un communiqué « les scènes d’irrespect envers le Christ » et « de promotion de l’homosexualité ».
« Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer quoi que ce soit », a assuré ce week-end Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie, démentant s’être inspiré de la Cène et affirmant voir voulu faire « une grande fête païenne. »
« Ce qui est sûr, c’est qu’avec Thomas Jolly, on n’a jamais parlé de religion, ni de la Cène », a abondé mardi dans les colonnes du journal français Le Monde le chanteur Philippe Katerine, dont l’apparition en Dionysos bleu pailleté et quasi nu en conclusion de ce tableau a également fait réagir.
« Stupéfait » par ces réactions, le chanteur, qui précise avoir grandi dans la religion chrétienne, a formulé un mea-culpa. « Ce qu’il y a de plus beau dans cette foi, c’est l’idée du pardon. Alors pardon, si j’ai pu laisser passer un malentendu, si j’ai pu choquer des gens. J’en suis bien désolé. Je crois que le pardon peut être réciproque », a-t-il affirmé.
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