Comme si la montagne à gravir n'était pas assez haute. À 48 heures des annonces de François Bayrou prévues ce mardi pour parvenir à faire 40 milliards d'euros d'économies, Emmanuel Macron est rentré dans le jeu. Le chef de l'État a annoncé ce dimanche vouloir renforcer l'effort budgétaire prévu pour la Défense pour un montant de 3,5 milliards d'euros en 2026. "Le montant n'a rien d'une surprise, c'était dans les tuyaux depuis un moment. Mais on se dit qu'on rentre dans le dur, avec de la sueur et des larmes", observe un député Renaissance de la commission des Finances auprès de BFMTV.
Concrètement, le Premier ministre doit donc chercher 43,5 milliards. Pas question en effet d'en passer par "de l'endettement", a déjà mis en garde Emmanuel Macron, semblant oublier au passage que l'avenir du budget est entre les mains du Parlement.
Autant dire que la situation devient extrêmement périlleuse pour le Premier ministre qui n'a ni marge de manœuvre financière ni de majorité pour le soutenir. Si le centriste a bien évoqué "un effort de tous les Français" sauf donc pour le ministère des Armées et de la Justice qui devraient également être épargnée, il s'est pour l'instant gardé de toute piste précise."Il a pris toutes les demandes" et "toutes les hypothèses politiques" des partis politiques et de Bercy pour faire "l'assemblage final", s'est contentée de résumer la porte-parole du gouvernement Sophie Primas vendredi dernier.
Mais plusieurs hypothèses sont bien sur la table et s'annoncent d'ores et déjà douloureuses. Désindexation des pensions de retraite de l'inflation, "année blanche" qui aboutirait au gel de toutes les prestations sociales, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux.... Face à ces potentielles économies qui concerneraient très largement les Français, le secteur de la défense fait figure d'immense chanceux.
|