Vendredi 26 juillet 2024, à l’aube. A quelques heures de l’ouverture des Jeux olympiques (JO) de Paris, la panique gagne les organisateurs. Les trains sont paralysés par une « attaque massive » contre le réseau TGV et des trombes d’eau sont annoncées sur la capitale. Les JO n’ont pas encore commencé, ils virent déjà au cauchemar. Mais vers minuit, ce même jour, la France se frotte les yeux, éblouie par la cérémonie d’ouverture imaginée par Thomas Jolly le long de la Seine. Dans la foulée, les premières médailles d’or des Bleus pleuvent dans des arènes à guichets fermés.
Quelques mois à peine après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, qui ont fait rayonner la France dans le monde entier et rassemblé la Nation autour des valeurs du sport, l’annonce d’une sévère coupe budgétaire par l’Élysée vient heurter de plein fouet le mouvement sportif national.
Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) voit ainsi ses aides publiques chuter drastiquement : 7 millions d’euros en moins dans le cadre de la convention d’objectifs 2023-2025 avec le ministère des Sports, soit 75 % des 9,4 millions initialement prévus. C’est un réveil difficile après la magie des Jeux et l’engouement historique. Une désillusion qui tombe au plus mauvais moment, alors que l’héritage, censé être un tremplin pour le sport pour tous, vacille. À l’horizon 2030, la France s’est engagée dans une nouvelle aventure olympique avec la candidature et l’obtention des Alpes pour accueillir les Jeux d’hiver, rendant cette décision budgétaire d’autant plus incompréhensible.
David Lappartient, Président sortant du CNOSF qui ne se représente pas, n’a pas caché son inquiétude dans une tribune publiée dans l’Équipe. En soutien et en mobilisation, une autre voix s’est aussitôt élevée, celle d’ Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports et candidate à la Présidence du CNOSF qui tire la sonnette d’alarme :
«Attention à ne pas massacrer l’héritage des Jeux. Un euro investi dans le sport, c’est 13 euros économisés par la collectivité grâce aux bienfaits sanitaires, éducatifs et sociétaux du sport. Donc attention, par de mauvais calculs, à ne pas ruiner la nation sportive. Dans tous les sens du terme.»
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