"Il nous restera des souvenirs, des images et des voix et des rires…" Des paroles de Goldman, le Français le plus populaire, à la hauteur de l’événement du siècle, qui nous aura portés en cet été 2024 à des altitudes insoupçonnées. Si haut que nous ne sommes peut-être pas encore redescendus… Moment de liesse nationale et internationale, fête sportive d’enfer au succès unanime ayant rassemblé 5 milliards de téléspectateurs. Un an après, qu’en reste-t-il ?
"Matériellement il reste des choses essentielles en Seine-Saint-Denis, précise Mickaël Attali, historien du sport à l’université Rennes II. Ailleurs, c’est dommage qu’il n’y ait pas eu un effet d’aspiration. Il reste de bons souvenirs et une bonne image de la France."
De près de 900 millions d'€ en 2024, année des Jeux, le budget sport a encaissé en 2025 une première baisse de 273 millions. Une baisse liée en partie à la fin de l’enveloppe JO (-148 millions) et amortie grâce à une taxe supplémentaire sur les paris sportifs de 80 millions votée par les parlementaires. Le problème, c’est que le budget 2026 récemment présenté devant la presse par François Bayrou prévoit une nouvelle baisse de 18 %, ce qui le ferait plonger à 570 millions. Quasiment un retour sept ans en arrière, au niveau du budget 2019 (524 millions).
"En 2025, le sport s’est vu retirer quasiment la moitié de ses crédits budgétaires, si on est à nouveau sur une baisse de cette amplitude, c’est dramatique", s’alarme Amélie Oudéa-Castera, ancienne ministre des sports, nouvellement élue à la tête du CNOSF. "C’est tout le sport amateur qui va souffrir, des clubs qui vont être fragilisés au point, pour certains de mettre la clé sous la porte", alerte-t-elle. 1000 emplois socio-sportifs promis par le président de la République dans les quartiers sensibles sont aussi directement menacés.
"L’objectif de passer d’une nation de sportifs à une nation sportive ne résistera pas à ces coupes sombres", reconnaît, amer, Richard Mailhé, président du Comité régional olympique d’Occitanie. Déjà montées au créneau lors de la baisse des crédits en début d’année, les stars olympiques ont le sentiment d’avoir été dupées.
"Une grande nation de sport ? La réponse du gouvernement est non", tacle le judoka Teddy Riner, triple champion olympique individuel. "Où est cet héritage promis ?", s’interroge le triathlète Alexis Hanquinquant, icône paralympique. Il restera les souvenirs.
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