Quel élève s’alarmerait après avoir obtenu un 16 sur 20 ? La France est dans ce cas de figure depuis que Fitch a dégradé la note de sa dette souveraine vendredi 12 septembre au soir. L’agence de notation l’a fait passer de AA- à A+ avec une perspective stable. En clair, selon Fitch la note de la France n’est plus « bonne ou haute » mais de qualité « moyenne supérieure ».
Si le ministre démissionnaire de l’Économie Éric Lombard a « pris acte » de cette décision, François Bayrou y est allé d’un nouveau commentaire alarmiste. « Un pays que ses “élites” conduisent à refuser la vérité est condamné à en payer le prix », a écrit l’ancien Premier ministre alors qu’on attend la réaction de son successeur Sébastien Lecornu.
Ce dernier a entrepris depuis son arrivée à Matignon mercredi une série de consultations pour tenter de constituer un budget pour l’année 2026. Et il le sait, il est sous surveillance des marchés financiers. Ce n’est pas la décision de Fitch qui va arranger la situation car elle pourrait conduire des investisseurs à vendre leurs titres de dette pour des placements moins risqués et entraîner des hausses de taux.
Cela alourdirait encore plus les intérêts payés par la France pour rembourser sa dette, estimés à environ 55 milliards d’euros en 2025, alors que depuis la dissolution en juin 2024, la dette française se négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande. Il a même dépassé, l’espace d’une journée ce mardi, celui de l’Italie.
Deux autres annonces de ce vendredi sonnent comme d’autres mauvaises nouvelles : Fitch a salué le désendettement du Portugal tandis que l’agence concurrente S&P Global a pointé le dynamisme économique de l’Espagne. Les notes de ces deux pays ont ainsi été relevées.
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