À six mois des élections européennes, il est encore bien illusoire de prédire des résultats. Ni même d’établir des conjectures en raison de la fragilité du socle de citoyens certains de se rendre aux urnes. En revanche, les sondages peuvent traduire des dynamiques. Selon un dernier sondage, le Rassemblement national bénéficierait d’un score plus élevé qu’à l’issue du dernier scrutin communautaire, en 2019, lorsque la formation d’extrême droite était arrivée en tête avec 23,3 %, soit un point de plus que la liste de la majorité présidentielle.
Dans une enquête réalisée par les instituts Ipsos et Sopra Steria, pour Le Monde, la tête de liste du RN, Jordan Bardella, obtiendrait 28 % des intentions de vote. Il s’agit d’une hausse de quatre points par rapport à juin. Surtout, l’écart se creuse avec la liste du camp présidentiel, Renaissance, qui n’a pas encore choisi son représentant. En outre, le rapport témoigne du poids de l’extrême droite, qui est estimé à 37 % de l’ensemble des intentions de vote.
En Europe, ces derniers gagnent du terrain depuis quelques années. La rhétorique anti-immigration a séduit de nombreux électeurs néerlandais, qui ont placé le parti nationaliste, PVV, en tête lors des dernières élections législatives. Début décembre, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’était rendu en Italie, pour lancer la campagne des alliés du groupe Identité et démocratie.
Un discours identitaire, que veut contrer la liste Renaissance qui réunirait 20 % des intentions de vote, soit deux points de moins qu’en 2019. Derrière, les listes de gauche, qui forment plus d’un quart des intentions de vote, résistent mal à la division.
La liste conduite par Raphaël Glucksmann (Place publique), obtiendrait 10,5 % des intentions de vote, devant les Écologistes (9,5 %), aiguillée par Marie Toussaint, et celle de la France insoumise (7,5 %), guidée par Manon Aubry. À droite, Les Républicains confirmeraient leurs difficultés actuelles avec 8 % des intentions de vote.
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