Ça démarre mal pour ce nouveau conclave. Le lancement ce mardi 4 novembre de la conférence sociale Travail et Retraites a été marqué par le départ de la première organisation patronale, le Medef. En dépit de cette défection, la CFDT continue, elle, d’y croire et se dit satisfaite que le débat sur les pensions soit enfin lié à celui sur le travail et l’emploi. Cette conférence qui réunit syndicats, patronat et gouvernement, voulue par le Premier ministre Sébastien Lecornu après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023, « est un lieu de débat et pas de négociation », a expliqué le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou. Il a reçu avec son homologue de la Fonction publique David Amiel toutes les organisations à l’exception de la CGT, absente pour une incompatibilité d’agenda.
Il s’agit pour Jean-Pierre Farandou d’« une démarche de dialogue social qu’on souhaite mettre à côté du débat politique », qui se terminera vers la fin de l’été 2026, « pas très loin du début de la campagne pour l’élection présidentielle ». « Les écuries présidentielles, si elles le souhaitent, auront un matériau sur un sujet central pour le pays dont elles pourront s’emparer », selon le ministre qui veut également davantage que par le passé lier les sujets travail et retraites. Face à l’impopularité du relèvement programmé de l’âge de départ à 64 ans, il s’est interrogé : « Ces deux ans de travail, qu’est-ce qu’il y a derrière qui font qu’ils apparaissent aussi compliqués à accepter pour les salariés ? »
Des arguments et questionnements qui n’ont pas convaincu tout le monde. « Le Medef a signifié qu’il ne participerait pas » à cette nouvelle conférence, a fait savoir l’organisation à l’AFP à l’issue de la réunion mardi, précisant que « c’est une décision unanime de (ses) instances ». « Il y a un agenda social autonome qui a été défini par les partenaires sociaux » et « dans ce cadre, on souhaite traiter de sujets comme le financement de la protection sociale ou du modèle productif », a poursuivi l’organisation, estimant que cet agenda « n’est pas indexé sur des échéances politiques ».
En outre, « le débat budgétaire qui conduit à augmenter très fortement les prélèvements sur les entreprises n’est pas de nature à installer la confiance », juge le Medef. « J’ai l’impression de revivre le conclave où on a eu pendant des mois le Medef qui ne participait pas, qui ne voulait pas échanger, qui ne voulait pas être là », a commenté la représentante du syndicat des cadres CFE-CGC, Christelle Thieffinne. « Ce n’est pas une surprise, ça fait des années que le Medef n’a rien à dire sur les questions de travail mais je trouve ça incompréhensible (...) dans une période de crise », a jugé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.
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