Face à l'ampleur de la contestation, la crispation du gouvernement turc s'accentue. Après une sixième nuit de rassemblements dans plusieurs villes du pays pour dénoncer l'incarcération du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, les autorités ont annoncé mardi 25 mars de nouvelles arrestations, tandis que l'interdiction de se rassembler à Ankara a été prolongée jusqu'au 1er avril.
"Cessez de troubler la paix de nos concitoyens par vos provocations", a martelé lundi le président Recep Tayyip Erdogan en s'adressant à l'opposition, qu'il estime responsable des violences et des dégradations constatées en marge de certaines manifestations.
Les rassemblements ont été interdits depuis une semaine dans les trois plus grandes villes du pays – Istanbul, Izmir et la capitale Ankara – et près de 1 200 personnes identifiées lors des démonstrations publiques quotidiennes ont été interpellées en six jours.
L'AFP a également fait part mardi du placement en détention provisoire de l'un de ses photographes, accusé par les autorités d'avoir participé à un rassemblement illégal.
"On assiste au déploiement de la totalité de la panoplie répressive, avec des interdictions de manifestation, des restrictions sur les médias sociaux et l'interdiction faite aux chaînes de télévision de diffuser les images des manifestations", détaille sur France 24 Marc Pierini, chercheur associé à Carnegie Europe et ancien ambassadeur de l'UE en Syrie.
|