Bernard Pivot, né le 5 mai 1935 à Lyon dans le Rhône, est un journaliste, critique littéraire et animateur d'émissions culturelles à la télévision, telles que "Apostrophes", mais aussi à la radio. Il est également connu pour ses fameuses dictées et sa manière bien à lui de s'exprimer. De janvier 2014 à décembre 2019, il préside l'Académie Goncourt. Enfant d'épiciers lyonnais, Bernard Pivot vit la Seconde Guerre mondiale à Quincié-en-Beaujolais avec sa mère. Durant cet événement, il lit principalement le dictionnaire. Après des études de droit, il s'oriente vers le journalisme en s'inscrivant au Centre de formation des journalistes, à Paris en 1955. Dès 1958, il commence sa carrière au Figaro littéraire. En 1971, avec la disparition de l'hebdomadaire, Bernard Pivot devient chef de service au Figaro. En 1974, il quitte le journal et Jean-Louis Servan-Schreiber lui propose alors un projet de magazine. Un an plus tard, le magazine Lire voit le jour. Entre 1974 et 1977, il est chroniqueur pour Le Point et le Journal du dimanche. De plus, de 1970 à 1973, Pivot tient une chronique quotidienne sur Europe 1. Il est également à l'antenne de RTL durant les années 1980.
Bernard Pivot commence sa carrière télévisuelle en 1967, le soir du nouvel an, afin de parler de Johnny Hallyday et Sylvie Vartan. D'avril 1973 à novembre 1974, il produit et anime l'émission "Ouvrez les guillemets" sur l'ORTF. Après la disparition de la chaîne, il anime une nouvelle émission sur Antenne 2 "Apostrophes". A partir du 10 janvier 1975 jusqu'en 1990, elle est diffusée tous les vendredis soirs et dure 75 minutes. Le principe de l'émission est un débat entre Pivot et les invités. Les écrivains y sont souvent présents et le succès du programme permet de stimuler les ventes de livres, au point de devenir le "magazine littéraire de référence" de la télévision française. L'émission gagne deux 7 d'or (ancienne cérémonie récompensant la télévision française). A l'arrêt de l'émission, Bernard Pivot anime une nouvelle émission culturelle en 1991, qui porte sur l'actualité littéraire, théâtrale, cinématographique... Elle s'intitule "Bouillon de culture". Récompensée elle aussi par deux 7 d'or, elle rencontre une chute d'audience qui marque sa fin en 2001, après 10 ans d'antenne.
De 2002 à 2005, il anime une émission s'intitulant "Double je", dont le principe est d'inviter des étrangers, qui ont fait le choix de joindre à leur culture originelle, la culture et la langue française. En 2008, Laurence Boccolini et Jean-Pierre Foucault présentent sur TF1 l'émission "Français, la Grande interro !". Bernard Pivot y est présent et joue l'arbitre, expliquant les règles de grammaire et apportant des informations complémentaires sur les réponses.
De 1985 à 2005, Bernard Pivot présente "Les championnats de France d'orthographe" et "Les championnats du monde d'orthographe", en coanimation avec Catherine Matausch, puis Florence Klein. Après une première phase de sélection, avec des textes à corriger et un questionnaire, les demi-finales se font dans chaque région, avec une dictée faite par la linguiste Micheline Sommant, et un QCM. Le championnat se termine par une finale nationale, avec les candidats qui ont obtenu les meilleures notes. Pour cette dernière, c'est Bernard Pivot qui élabore les textes des dictées. Celles-ci font sa renommée et il en publie un livre : "Les Dictées de Bernard Pivot", en 2006.
Amoureux des mots et de littérature, Bernard Pivot est également auteur. De 1959 à 2018, il a publié 21 livres, entre romans, essais et autobiographies. Les sujets varient, allant de la cuisine, au sport, à la langue française et à son parcours. Le journaliste est effectivement apprécié pour la qualité de ses questions, qui sont bienveillantes et simples. De fait, son discours et son savoir ont fait sa renommée. En 2004, Bernard Pivot est élu à l'Académie Goncourt et devient le premier non-écrivain à intégrer les rangs de l'Académie. En janvier 2014, il accède à la présidence de l'Académie et fait suite à l'écrivaine Edmonde Charles-Roux. Puis, le 3 décembre 2019, il annonce son départ de la présidence au 31 décembre et ne sera de fait que membre d'honneur. Dans l'académie, il s'est imposé en instaurant de nouvelles règles, dont notamment le fait de faire preuve de plus de transparence. Souhaitant plus de temps libre pour lui, il décide ainsi de se retirer en 2020.
Bernard Pivot a livré de poignantes confidences au Journal du Dimanche le 1er avril 2023. Le journaliste et présentateur d'"Apostrophes" y est revenu sur son retrait de la vie publique mais aussi sur son état de santé. "Je suis resté silencieux parce que le mal m'a frappé à la tête, siège du cerveau et de la parole'", a-t-il révélé au cours de cette interview exclusive. Mieux vaut alors se taire en attendant que la mémoire se recharge et que la pensée refleurisse."
Bernard Pivot explique alors s'être progressivement mis en retrait de la télévision puis du Goncourt et de ses chroniques écrites dans le JDD pour laisser sa place à la jeunesse, mais également pour des raisons de santé : "parce que j'étais malade, handicapé et que je ne pouvais plus écrire comme je l'ai fait pour vos lecteurs." L'ex-présentateur est toutefois resté bref, sans raconter dans la précision la maladie dont il souffre. Il annonce cependant que ses "ennuis de santé" ont débuté en janvier 2020.
|