Aux grands maux, les grands remèdes. Après deux nuits de violence en Nouvelle-Calédonie, suscitées par une réforme gouvernementale votée par l’Assemblée nationale mais rejetée par les indépendantistes, Emmanuel Macron a décidé ce mercredi 15 mai, à l’issue d’un Conseil de défense à l’Elysée, d’instaurer l’état d’urgence sur le territoire ultramarin.
«Toutes les violences sont intolérables et feront l’objet d’une réponse implacable pour assurer le retour de l’ordre républicain», a martelé le président de la République, selon un communiqué de l’Elysée, qui évoque à cette heure un bilan de trois morts parmi les émeutiers et un gendarme «très grièvement blessé». Malgré le couvre-feu mis en place à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l’archipel ont repris mardi soir dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et d’échanges de tirs, y compris contre les forces de l’ordre.
Concrètement, l’état d’urgence - qui ne peut être décidé que par décret en conseil des ministres - est une procédure exceptionnelle qui permet de restreindre les libertés publiques ou individuelles pour une durée initiale de douze jours.Pendant ce temps-là, l’Etat peut, par exemple, interdire les manifestations ou les réunions publiques, réquisitionner des moyens privés ou des personnes, fermer des lieux publics ou des lieux de cultes, décider des perquisitions administratives ou encore des assignations à résidence.Dans un courrier adressé au chef de l’Etat, la principale figure du camp non-indépendantiste, l’ex-secrétaire d’Etat Sonia Backès, avait justement demandé de son côté au chef de l’Etat de déclarer l’état d’urgence, «notamment en engageant l’armée aux côtés des forces de police et de gendarmerie». «Nous sommes en état de guerre civile», a-t-elle déploré.
Une demande également relayée par les dirigeants des Républicains. «Il faut aussi mobiliser l’armée. Aujourd’hui, les forces de l’ordre sont en nombre insuffisant», a estimé sur LCI Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée, ce mercredi matin avant que le parti ne diffuse une demande officielle par communiqué. Cette procédure exceptionnelle n’a été appliquée que six fois depuis 1955, dont une en Nouvelle-Calédonie, en décembre 1984.
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