« Ces rencontres doivent être suivies de la nomination d’un Premier ministre », assure un conseiller d’Emmanuel Macron avant les consultations des chefs de partis et de groupes parlementaires qui débutent vendredi 23 août. Six semaines après les résultats des élections législatives, le Président de la République n’a toujours pas nommé de nouveau chef de gouvernement. Une situation qui crispe les oppositions, notamment le Nouveau Front Populaire (NFP) qui assure être prêt à gouverner, même sans majorité absolue.
« Il est plus que temps maintenant de passer à l’action : comme dans toutes les démocraties parlementaires, la coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement, chercher des accords au sein du Parlement et se mettre au travail. Nous y avons travaillé tout l’été. Nous sommes prêts », affirment les représentants du NFP dans une lettre adressée aux Français ce jeudi 22 août. Si la gauche déplore cette période d’attente, l’Elysée assure que le délai est raisonnable en comparaison avec le temps que prend la formation d’une coalition parlementaire chez nos voisins européens.
Ce délai de six semaines, présenté comme une période de « décantation » par l’Elysée devait permettre de réaliser la « clarification » souhaitée par Emmanuel Macron. Et si La Droite Républicaine et le bloc central ont détaillé leurs priorités dans un pacte législatif ou pacte d’action, ces documents reprennent assez largement les propositions phares de chaque parti. Dans le cadre de ces consultations, c’est le NFP qui ouvrira le bal avec la réception des présidents de groupes et des chefs de parti, accompagnés de Lucie Castets, à 10 h 30. Chaque formation se succédera ensuite en fonction de son poids à l’Assemblée nationale, à l’exception du RN qui sera reçu lundi. Si toutes les formations politiques ont accepté de jouer le jeu, la crainte d’une répétition des rencontres de Saint-Denis reste présente.
Selon l’Elysée, avec ces rencontres Emmanuel Macron « se fixe l’objectif d’un dialogue loyal, sincère et utile » devant permettre « d’aller assez rapidement à l’issue des rencontres ». De là à imaginer la nomination d’un nouveau premier ministre dans les jours qui suivront ? Pourquoi pas assure l’Elysée qui prévient néanmoins que ces consultations seront suivies d’un temps de négociations entre les partis.Alors que LFI divise la gauche en brandissant la menace d’une destitution si Emmanuel Macron refuse de nommer Lucie Castets, le Président de la République entend nommer un chef de gouvernement capable de durer et qui pourrait résister à une motion de censure. L’Elysée insiste d’ailleurs largement sur le rôle de garant des institutions du Président de la République, tout en rappelant que la nomination du Premier ministre est un pouvoir propre du chef de l’Etat. Battu lors des élections législatives, le bloc central mené par Emmanuel Macron pourra effectivement difficilement se passer de faire certaines concessions et devra, a minima, donner une impression de cohabitation. Les conseillers presse et communication du Président de la République distillent d’ailleurs les éléments d’une présidence plus arbitrale. Ils assurent que ce dernier se contentera de donner des « grandes orientations » et qu’il sera de la tâche du futur Premier ministre de négocier un pacte de gouvernement. Emmanuel Macron consultera également la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat lundi.
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