Au fond, ce que nos dirigeants et l'Union européenne ont provoqué, main dans la main, c'est le grand effacement de la France », a clamé Jordan Bardella, ce dimanche 3 mars à Marseille. En meeting de campagne pour les élections européennes de juin prochain, le candidat et tête de liste RN a lancé les hostilités. À un peu moins de cent jours des élections européennes, à quelques pas du stade Vélodrome où étaient attendues 6 000 personnes, il a laissé Marine Le Pen ouvrir le bal, sous une musique assourdissante et une nuée de drapeaux bleu-blanc-rouge. Jordan Bardella, lui, a conclu le meeting : une première dans l'ordre habituel des prises de parole.
« Ce que nos dirigeants et l'Union européenne ont provoqué, main dans la main, c'est le grand effacement de la France qui se traduit par le recul de la France chez elle, sur son propre sol, mais également en Europe et dans le monde », a-t-il lancé à ses supporteurs. « Et le grand effaceur s'appelle Emmanuel Macron. » Jordan Bardella a à l'esprit deux ambitions, celle d'arriver en tête et de faire au moins aussi bien qu'aux dernières européennes (23,34 %). Ultra-favori dans les sondages (28 à 30 % d'intentions de vote), il voit son objectif s'avancer à grands pas. « Le pacte vert d'un côté, le pacte migratoire de l'autre. » Jordan Bardella a annoncé les grandes lignes de sa campagne, mettant un point d'honneur à considérer ces élections comme un « référendum contre la submersion migratoire ». Il a ensuite appelé indirectement les sympathisants de Reconquête ! de Zemmour, et ceux des Républicains à « s'unir et se rassembler » plutôt que de « disperser leur vote ».
« Chère Marine, il y a cinq ans, vous m'aviez accordé votre confiance, dans un pari dont tout le monde s'accordait à dire qu'il était osé », a déclaré Jordan Bardella après que Marine Le Pen a annoncé qu'elle serait présente sur la liste, à la dernière place, « symboliquement ». La cheffe de file des députés Rassemblement national a dénoncé le « cynisme » et les « postures guerrières » du président Emmanuel Macron avant d'affirmer que son parti proposera une « transition réfléchie et résolue, nationale et populaire ». En parallèle à ce rassemblement, une contre-manifestation avait réuni, ce dimanche, 600 personnes à Marseille, venues marquer leur opposition au parti d'extrême droite à quelques pas du Vélodrome.
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