Donald Trump a été le premier à féliciter Léon XIV, le premier souverain pontife originaire des États-Unis, élu jeudi 8 mai. "Quelle excitation et quel grand honneur pour notre pays", a réagi le président américain sur son réseau, Truth Social, se disant "impatient" de rencontrer le nouveau pape. Le nouveau chef de l’Église catholique – de son vrai nom Robert Francis Prevost – n’a pourtant jamais caché sa défiance envers le président américain. Quand il n'était encore que cardinal, le pape Léon XIV a partagé sur X des publications critiquant le vice-président JD Vance et le président Donald Trump, en particulier pour leurs positions contre les migrants.
Le 3 février 2025, ce compte, illustré par une photo du natif de Chicago avec le défunt pape François et dont l'authenticité a été confirmée par le Vatican, renvoie vers un article ainsi titré : "JD Vance a tort : Jésus ne nous demande pas de hiérarchiser notre amour pour les autres." Le texte, publié sur le site National Catholic Reporter, fait référence à des propos du vice-président américain justifiant la politique anti-immigration très dure du gouvernement Trump par une référence à la doctrine catholique.
Invoquant un précepte appelé "ordo amoris" ("l'ordre d'amour"), J.D. Vance, converti au catholicisme en 2019, a affirmé que la charité d'un chrétien devait en priorité bénéficier à ses proches et à ses concitoyens, et non aux étrangers.
Le pape François avait déjà publiquement critiqué cette interprétation nationaliste. Le dernier message sur X du compte du nouveau chef de l'Église catholique, le 14 avril, renvoie vers le texte d'un évêque auxiliaire de Washington, d'origine salvadorienne. Ce prélat, Evelio Menjivar, y critique durement la politique d'expulsions massives du gouvernement américain. Robert Prevost a eu ces dernières années une activité très sporadique sur X (anciennement Twitter), où il se contente de reposter des messages ou de renvoyer vers des sites internet.
Le 4 septembre 2017, il a ainsi répercuté un message critiquant l'utilisation par Donald Trump, alors dans son premier mandat, du terme "bad hombres" ("mauvais hommes") pour désigner des immigrés, un vocabulaire propre à encourager "le racisme et le nativisme". Ces partages d'articles et publications n'ont pas échappé à une figure de l'extrême droite, Laura Loomer, réputée influente auprès du président américain.
Le nouveau pape est "woke" - un terme péjoratif de la droite radicale pour désigner entre autres les positions anti-racistes - et "marxiste", a-t-elle écrit sur X.
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