« Pas de raison de continuer à être sur le terrain ». C’est par ces mots que le président de la FNSEA a annoncé la levée de la mobilisation des agriculteurs français ce mardi 27 mai. Au lendemain d’une première journée d’action pour faire pression sur l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen d’un texte sénatorial censé favoriser les conditions de travail des agriculteurs français. Mais 24 heures après le début de ce mouvement porté par le principal syndical du monde agricole et le syndicat JA, Arnaud Rousseau a annoncé au micro d’Apolline de Malherbe sur RMC « la suspension de la mobilisation ».
« Parce que notre objectif c’était d’attirer l’attention des pouvoirs publics et notamment des députés sur la forte attente du monde agricole. À partir du moment où le texte continue sa vie et ne fera pas l’objet d’obstructions (...) il n’y a pas de raison de continuer à être sur le terrain », a sobrement expliqué le patron de la FNSEA. Qui nuance quand même ce semblant de victoire en rappelant que cette proposition de loi sénatoriale dite Duplomb « n’est pas arrivée à son terme » avec son arrivée prochaine au sein d’une commission mixte paritaire. Raison pour laquelle la FNSEA restera « extrêmement vigilante jusqu’au bout de la vie de ce texte » qui prévoit notamment de réintroduire des pesticides néonicotinoïdes en France pour une durée de trois ans. « Parce que les agriculteurs, quand ils m’interrogent, ils me disent : “et pour nous c’est quand ?” »
Annoncée à partir de lundi et prévue jusqu’à mercredi au moins, la mobilisation des agriculteurs prend donc fin de manière prématurée. « Les tracteurs rentrent à la ferme », a d’ailleurs confirmé Arnaud Rousseau face à l’insistance de son interlocutrice sur la fin du mouvement qui avait vu les tracteurs occuper la chaussée située juste devant l’Assemblée nationale lundi matin.
« Ce qui compte maintenant, c’est d’avoir la date de cette commission mixte paritaire », où se retrouve désormais le texte sénatorial après une journée de lundi marquée par les stratégies politiques : le texte a en effet été rejeté lundi grâce à une manœuvre tactique du bloc central pour passer outre le « mur » d’amendements déposés par les élus écologistes et insoumis. De quoi permettre au texte d’atterrir au sein de cette instance réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs qui devront s’accorder sur une version commune, en partant de la version déjà adoptée au Sénat.
« Ce qui compte pour nous, c’est qu’avant l’été on puisse dire : “voilà, cette loi qu’on attend depuis un an et demi elle est maintenant arrivée” », a martelé ce mardi matin Arnaud Rousseau. Et en cas de nouvelle oobstructionpour que cette loi n’arrive pas à son terme ?« En agriculture ça ne s’arrête jamais, mais en tous les cas ce qui compte pour nous aujourd’hui c’est de connaître la date de cette commission mixte paritaire » afin de pouvoir enfin répondre aux agriculteurs, a répété le représentant syndical, qui refuse de brandir une nouvelle menace de mobilisation en l’état actuel des choses.
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