Évoquant un "moment historique", Emmanuel Macron a proposé jeudi qu'"une nouvelle étape soit franchie" avec "l'entrée de la Corse dans la Constitution française", et "une autonomie" pour l'île qui ne soit "ni contre l'État ni sans l'État", lors d'un discours devant l'Assemblée de Corse où les nationalistes sont majoritaires. Le président a notamment salué l’ "esprit de responsabilité" le "sens du devoir" des responsables locaux, lesquels "interdisent l’indifférence ou le statu quo". La Corse n’en reste pas moins "enracinée dans la France et dans la République" a toutefois pris soin de rappeler le chef de l'État : "Et c’est cet enracinement dans notre histoire commune et cette reconnaissance qu’il faut tenir ensemble pour sortir de cette situation d’incompréhension et de confrontation de défiance et de ressentiment."
"Je suis favorable à ce qu'une nouvelle étape soit franchie", a ainsi déclaré Emmanuel Macron avant de proposer "l'entrée de la Corse dans notre Constitution", afin "que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues, au sein d'un article propre, celle d’une communauté insulaire historique, linguistique et culturelle", a-t-il précisé. Le président a notamment souhaité "que la langue corse puisse être mieux enseignée et placée au cœur de la vie de chaque Corse", évoquant la création d’un "service public de l’enseignement en faveur du bilinguisme". Le chef de l'État s'est aussi dit "favorable" à ce que la Corse puisse légiférer, sur "des normes sur des matières ou des compétences transférées. Cette capacité normative devra évidemment s’exercer sous le contrôle du Conseil d’État et du Conseil", a-t-il développé.
"Ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République", a poursuivi Emmanuel Macron appelant de ses vœux un "référentiel qui soit pleinement corse, celui de la Corse dans la République". "Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l’avenir. Sans désengagement de l’État. Ce ne sera pas une autonomie contre l’État, ni une autonomie sans l’État, mais une autonomie pour la Corse et dans la République", a-t-il répété.
Concrètement, le président a donné "six mois" aux groupes politiques corses, des indépendantistes à la droite, pour parvenir à un "accord" avec le gouvernement menant à un "texte constitutionnel et organique" permettant de modifier le statut de l'île, texte qui pourra alors être présenté à Paris. "Je souhaite donc que le travail avec le gouvernement puisse mener à un texte constitutionnel et organique ainsi soumis à votre accord d'ici six mois", a déclaré le chef de l'État, insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de ligne rouge, il y a l'idéal de la République". Des déclarations saluées par des applaudissements nourris, auxquels n'ont pas pris part plusieurs élus nationalistes.
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