L'ancienne présidente du Rassemblement national (RN) est entendue par la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères. Au centre des discussions, un prêt de 9,4 millions d'euros contracté auprès d'une banque tchéco-russe en 2014 par l'ex-FN, alors dirigé par Marine Le Pen. Et une question: a-t-il donné lieu à des pressions ou des contreparties politiques ? "Si cela m'avait engagée à quoi que ce soit, je n'aurais pas signé", a affirmé, devant la commission, la cheffe de file du Rassemblement national. "C'était ça ou la mort" du parti, en grande difficulté financière. "Nous n’avons rien à nous reprocher dans cette affaire. Ce prêt est parfaitement légal, parfaitement vérifié", a-t-elle martelé.
La convocation de Marine le Pen est à l'initiative de la majorité macroniste et notamment de la rapporteure de la commission d'enquête, la députée Renaissance Constance Le Grip. Ce prêt russe est au cœur des attaques portées par les adversaires de la triple candidate malheureuse à la présidentielle, en premier lieu le président Emmanuel Macron, qui avait estimé qu'elle parlait "à (son) banquier quand elle parle de la Russie", lors du débat d'entre-deux tours de la présidentielle de 2022.
Lors d'une audition devant la commission d'enquête il y a 15 jours, l'ancien eurodéputé FN Jean-Luc Schaffhauser avait expliqué avoir été chargé par Marine Le Pen des négociations pour que le parti conclût un prêt avec des banques russes.
L'ex-eurodéputé, par ailleurs consultant, avait expliqué qu'après le refus de "toutes les banques occidentales" d'octroyer un prêt au Front national, "nous ne pouvions trouver que du côté chinois, de l'Iran, ou la Russie: Marine Le Pen a considéré que la Russie était ce qu'il y a de mieux".
|