Il partait en tête dans plusieurs régions pour ces élections régionales, mais c'est finalement la déception qui prévaut: le Rassemblement national n'est arrivé premier qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec la liste menée par Thierry Mariani. Dès les premiers résultats, la présidente du RN Marine Le Pen a fustigé ses électeurs, coupables, selon elle, de ne pas s'être suffisamment mobilisés.
"Nos électeurs ne se sont pas déplacés. C’est pourquoi je les appelle au sursaut. Dimanche prochain, déplacez-vous et votez!", a-t-elle intimé. Mais pour Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique à BFMTV, les causes de la débâcle du RN sont plus complexes: "Engueuler les électeurs pour les faire revenir aux urnes, je ne suis pas certain que ce soit très judicieux comme stratégie", a-t-il d'abord exprimé. Matthieu Croissandeau valide cependant le diagnostic de Marine Le Pen, mais pour des raisons que cette dernière ne cite pas.
"C’est vrai que l’abstention frappe le Rassemblement national", explique-t-il, "puisque ce parti achève sa banalisation". Pour lui, les efforts du RN pour effacer son image de parti frontiste l'ont rendu vulnérable au détachement démocratique qui touche la France depuis plusieurs années, et qui a atteint des sommets ce week-end.
"Cette abstention est moins l’expression d’un rejet que d’un désintérêt pour ces élections", estime l'éditorialiste, qui invoque un "manque de lisibilité" du système politique français.
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