Vladimir Poutine et Kim Jong-un se sont réunis pour deux jours, les 18 et 19 juin, à Pyongyang. Le président russe et le dictateur nord-coréen ont ainsi signé un partenariat stratégique entre leurs deux pays. Une nouvelle étape dans leur relation, qui pourrait avoir un impact sur la guerre en Ukraine.
La rencontre s'est faite en toute discrétion… Ou presque. Accueilli dès sa sortie de l'avion le 18 juin par Kim Jong-un et emmené à Pyongyang par un convoi de motards, Vladimir Poutine a été largement célébré pour sa visite de deux jours en Corée du Nord . Au programme, portraits géants à son effigie, drapeaux russes omniprésents et lâchers de ballons. Un seul mot d'ordre, donc : simplicité.
Il faut dire que la visite du président russe en Corée du Nord a débouché sur un accord stratégique inédit entre les deux pays, dont les détails n'ont pas été révélés. Vladimir Poutine a toutefois affirmé qu'il y figurait un accord d'assistance mutuelle en cas d'« agression » et qualifié le partenariat de « révolutionnaire », tout en soulignant que la Russie « n'excluait pas pour elle-même une coopération militaro-technique » avec Pyongyang.
Une coopération qui semble dans les faits déjà aussi établie que nécessaire pour Moscou. La Corée du Nord fournit en effet la Russie en munitions et en missiles dans son offensive contre l'Ukraine, et ce nouvel accord interroge : va-t-on assister à un bouleversement sur le front ukrainien du fait de ce nouveau partenariat ?
La fourniture de munitions par la Corée du Nord est un élément central dans la guerre en Ukraine, et le pays dispose des capacités pour soutenir la Russie. Directrice du programme « Europe élargie » du Conseil de l'Europe et spécialiste des pays post-soviétiques, Marie Dumoulin rappelle en effet que la Corée du Nord, comme la Corée du Sud, est en état de guerre depuis plusieurs décennies : « il y a des stocks d’armement conventionnel extrêmement importants dans les deux pays ».
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