Après l'échec des motions de censure à l'Assemblée, synonymes d'adoption définitive de la réforme des retraites lundi, la protestation se poursuit dans la rue. Hier, à Paris et dans plusieurs villes de France, des manifestations spontanées ont dégénéré, donnant lieu à des affrontements avec la police et des scènes de chaos. Au total, de source policière, 128 interpellations ont eu lieu en France, dont 81 à Paris. 61 policiers et gendarmes ont été blessés.
Dans la capitale, un rassemblement, organisé à l'origine par des syndicats en début de soirée place de la République, s'est transformé en face-à-face tendu entre quelques centaines de manifestants et des forces de l'ordre, jets de projectile contre grenades lacrymogènes. Selon la journaliste du Figaro présente sur place, un syndicaliste haranguait la foule hier soir : «Il paraît que Macron ne nous entend pas! Il faut qu'on envahisse la place de la République! Nous sommes majoritaires dans ce pays, la démocratie c'est nous qui l'avons! (...) Il faut développer la grève dans tous les secteurs! L'explosion sociale arrive!» La Préfecture a dénombré 3500 personnes au plus fort du rassemblement.
La place de la République s'est embrasée à aux environs de 20h. Selon une source policière, «les organisateurs ont quitté les lieux mais un groupe d'individus a jeté des projectiles en direction des pompiers puis a ensuite tenté de s'élancer en cortège sauvage avant d'être empêché par les forces de l'ordre». Celles-ci ont procédé à plusieurs charges en noyant sous un nuage de gaz lacrymogène la place de la République. Des pompiers ont tenté d'intervenir sur divers feux de poubelles et d'un scooter électrique, mais ils ont été repoussés par des manifestants. Selon un bilan provisoire de source policière, on dénombrait à minuit 46 interpellations à Paris. Plus tard dans la soirée, manifestants et policiers continuaient à se faire face sur la place de la Bastille et ses environs. Des cortèges réduits se sont également formés rue de Rivoli et au Châtelet.
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