Une partie du monde a rendez-vous à Kazan. À partir du mardi 22 octobre, la Russie accueille le sommet des Brics, pour Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud. Les cinq fondateurs de cette organisation internationale ont depuis été rejoints notamment par l'Iran et l'Égypte. Avec les pays candidats à l'entrée dans le cercle encore informel des Brics et les pays invités et observateurs à Kazan, ce sont une quarantaine de pays qui devraient être représentés pendant trois jours d'échanges et de négociations.
Une assemblée clairement sur mesure pour Vladimir Poutine. Le monde (qui lui parle encore) vient à lui et il va être le maître de cérémonie. Au Kremlin, on n'hésite pas à parler du plus grand événement international jamais organisé dans le pays. C'est probablement un peu survendu, mais l'affiche est tout de même étonnante. Vladimir Poutine au milieu de 40 dirigeants internationaux, dont une grosse vingtaine de chefs d'État, parmi lesquels le Chinois Xi Jinping, l'Indien Narendra Modi, le Turc Recep Tayyip Erdogan ou encore l'Iranien Masoud Pezeschian. Il ne manquera que le Brésilien Lula sur la photo, retenu par un problème de santé.
À eux tous, ils représentent un gros tiers du PIB mondial et une petite moitié de la population de la planète. En organisant ce sommet-là, Russie veut montrer au monde - surtout à l'Occident - qu'une grande partie de la planète la juge encore fréquentable. Au-delà des considérations géographiques, Kazan sera le sommet des dirigeants qui ont en commun leur détestation des États-Unis, de l'Occident, et leur méfiance, pour ne pas dire plus, vis-à-vis de la démocratie.
Mis à part la photo lors de ce sommet, l'enjeu est de savoir si ce club informel peut devenir une organisation internationale structurée, capable de prendre des décisions communes et donc de peser face au G7, au G20 et à d'autres organisations. Moscou voudrait aussi que les Brics mettent en place leur propre système de paiement entre États, pour contourner le système Swift dont la Russie est exclue depuis l'invasion de l'Ukraine. Le Kremlin rêve aussi d'une monnaie unique qui permettrait de s'affranchir du dollar.
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