Toujours plus. TotalÉnergies a annoncé ce mercredi 8 février qu’elle avait dégagé un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars (soit 19,1 milliards d’euros) pour l’année 2022, son record historique. Une rentrée massive d’argent permise par l’envolée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, qui fait évidemment resurgir les appels à taxer davantage les « superprofits » et à arrêter l’exploitation d’hydrocarbures et force le PDG de la major française, Patrick Pouyanné, à réagir.
Pour la deuxième année consécutive, le groupe a empoché des bénéfices colossaux après la perte historique de 7,2 milliards de dollars en 2020 en raison de la crise du Covid-19. Son précédent record, établi en 2021, était lui de 16 milliards de dollars.
Comme pour ses rivales ExxonMobil ou Chevron, dont le président américain Joe Biden a dénoncé les profits « scandaleux », les résultats de TotalÉnergies ont été dopés par le retour en force de la demande de pétrole après la pandémie de Covid-19. La flambée des cours des hydrocarbures qui a suivi le début de la guerre en Ukraine a également joué un rôle très important.
Sans les dépréciations liées à son retrait progressif de ses activités en Russie au cours de l’année, pour un montant de près de 15 milliards de dollars, le bénéfice net ajusté du groupe aurait même grimpé à 36,2 milliards de dollars en 2022. En décembre, le groupe a fini par prendre ses distances avec son principal partenaire russe, le géant gazier Novatek, mais tout en conservant sa présence dans d’immenses opérations de GNL en Sibérie russe.
Ces bénéfices prévisibles, dévoilés en pleine urgence climatique et crise du pouvoir d’achat, au moment où les factures d’énergie pèsent sur ménages et entreprises, avaient fait réagir avant même leur publication.
« Pour un monde plus juste et pour le climat, nous devons mettre un terme à l’expansion des projets pétroliers et gaziers », a déclaré mardi Greenpeace France sur Twitter, quand d’autres organisations regroupant notamment le collectif #StopTotal, 350.org et les Amis de la Terre, réclament « que ses profits illégitimes soient taxés pour (...) accélérer une transition énergétique juste pour tous ».
Dans une interview publiée dans Le Parisien ce mercredi matin, le PDG de Total Patrick Pouyanné a tenté de déminer le terrain. Il refuse de parler de « superprofits ». « C’est d’abord le fruit du travail des salariés de TotalÉnergies qui nous a permis de réduire nos coûts ces dernières années, de stratégies payantes comme celle d’avoir parié sur le gaz naturel liquéfié dont l’Europe a besoin massivement désormais », a indiqué le dirigeant.
« Ces bénéfices qui viennent du pétrole et du gaz nous permettent d’accélérer les investissements dans les énergies décarbonées pour réussir la transition énergétique », a-t-il encore affirmé.
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