Le gouvernement a lancé mercredi une réforme de l'islam de France autour d'une "instance de dialogue" censée mieux représenter les musulmans dans leur diversité.Elle se réunira "deux fois par an autour du Premier ministre", à l'instar de ce qui existe pour les catholiques, a précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, compétent pour les cultes.
L'instance devra se saisir de questions telles que la formation civile des imams, l'abattage rituel ou la sécurité des lieux de culte par exemple, "dans le respect rigoureux des principes de la laïcité", a ajouté M. Cazeneuve, en insistant sur "la compatibilité de l'islam et de la République". L'idée est de donner aux pouvoirs publics des interlocuteurs plus divers que le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003 et largement critiqué pour son manque de représentativité d'une communauté musulmane forte de 4 à 5 millions de personnes.
Autre mesure très attendue dans un contexte de "grande sensibilité à la radicalisation", la formation des imams et des aumôniers, désormais incités à suivre un diplôme universitaire (DU) de formation civique et civile, qui devrait être proposé dans une douzaine d'établissements d'ici la fin de l'année. Les aumôniers "ne seront recrutés désormais que s'ils ont obtenu ce diplôme de formation aux principes fondamentaux de la République", a dit M. Cazeneuve
Certains imams "ont une maîtrise insuffisante de la langue et des lois", reconnaît-on place Beauvau. L'idée est de "favoriser l'émergence d'une génération d'imams pleinement insérés dans la République". Nombre des 2.300 mosquées et salles de prières du pays n'ont pas d'imam permanent, laissant prospérer des prédicateurs itinérants voire autoproclamés.
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