Après quatre mois de mouvement social, le plus grave du quinquennat, Manuel Valls et Myriam El Khomri ont entamé ce mercredi un nouveau round de consultations des partenaires sociaux. Ils ont surtout proposé une légère inflexion visant à offrir une porte de sortie aux principaux syndicats hostiles au projet de loi, la CGT et FO.
Le patron de la CFDT estime avoir été entendu : le gouvernement accepte de renforcer le rôle des branches, sauf sur le temps de travail. "Il n'y a aucune évolution de l'article 2 dans ce qui nous a été présenté par le Premier ministre, le cœur du texte n'est pas touché", s'est exprimé Laurent Berger.
Jean-Claude Mailly, le patron de Force Ouvrière a salué "un progrès" et a pris ses distances avec une participation de son organisation à la prochaine journée de mobilisation programmée le 5 juillet prochain. Le chef de file des frondeurs socialises à l'Assemblée, Christian Paul, a jugé le compromis désormais "à portée de main" sur la loi travail. Le député de la Nièvre pose toutefois une condition additionnelle: que le gouvernement retire la rémunération des heures sup (revue à la baisse) du texte, un geste jugé possible par des députés légitimistes.
La CGT, elle, ne veut pas entendre parler de ces accords d'entreprise. Selon elle, il y a toujours un risque de dumping social. "Sous pression des donneurs d'ordres, des entreprises vont baisser la majoration des heures supplémentaires ou augmenter le temps de travail", estime Philippe Martinez, le leader de la CGT. Même inquiétude pour FO : le gouvernement a fait un pas, mais le compte n'y est pas.
|