Lors d'un sommet européen , Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont rapproché dimanche leurs positions sur la question fatidique du fonds de sauvetage européen et de sa force de frappe sur les marchés. Mais, à la demande répétée de l'Allemagne, la décision finale ne sera prise que dans la nuit de mercredi à jeudi, à l'issue d'un autre conclave de crise convoqué à Bruxelles.
Nicolas Sarkozy a évoqué dimanche soir «un assez large accord» avec Angela Merkel . Il a surtout fait un pas décisif en direction de la chancelière, elle-même arc-boutée dans son refus de voir la Banque centrale européenne refinancer durablement la dette de pays comme l'Espagne ou l'Italie. «La BCE est indépendante et nous y tenons autant que l'Allemagne, a assuré Nicolas Sarkozy. Aucune solution n'est viable qui ne garantirait pas cette indépendance.»
Angela Merkel en a pris acte en affirmant clairement que le fonds de sauvetage démultipliera ses ressources sans nouvelle contribution des États de l'euro, ni recours aux moyens en principe illimités de la BCE. Grâce à un effet de levier, le FESF - aujourd'hui doté de 440 milliards d'euros - pourrait voir sa force de frappe relevée à 1000, voire 1500 milliards d'euros.
Pour y parvenir, Paris et Berlin sont proches de s'entendre sur un dispositif à double détente, expliquent des sources bien placées. D'abord une garantie directe du FESF, qui assurerait l'investisseur lors de l'émission de nouveaux emprunts par les États financièrement fragiles. Ensuite un fonds de soutien ou de régulation, qui interviendrait sur le marché secondaire des titres de dette.
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