L'affaire Bygmalion qui secoue l'UMP atteint maintenant le groupe à l'Assemblée, et son président Christian Jacob, avec la révélation d'un prêt de 3 millions accordé au parti en 2012 sans que les députés soient au courant. Ce prêt, révélé samedi par Mediapart et confirmé par le chef de file des députés UMP, avait été décidé par ce dernier pour contribuer au sauvetage financier du parti, après la campagne présidentielle de 2012.
Il n'a, en soi, rien d'illégal, comme le souligne le député-maire de Provins. Mais il suscite de vives réactions parmi les élus UMP, en raison de la cause réelle des difficultés financières du parti (surfacturations de Bygmalion), de la confidentialité de l'opération et du fait que le groupe vit pour une large part de la dotation allouée par l'Assemblée, autrement dit de fonds publics.
L'Assemblée nationale verse près de 10 millions d'euros par an à l'ensemble des groupes, dont quelque 3 millions pour l'UMP. La réunion hebdomadaire du groupe va être "chaude", promet un député, et Christian Jacob, pour calmer les troupes, s'est engagé à y présenter les comptes.
Le député de Lozère Pierre Morel-A-l'Huissier, qui a déposé plainte avec son collègue Yves Blanc "au nom des militants" dans l'affaire Bygmalion, a crié pour sa part sa "colère" et son "écoeurement". Une dizaine de ses collègues se sont associés à sa plainte et se réuniront mardi matin, avant la réunion du groupe, a-t-il annoncé à l'AFP.
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