Louis Gallois, président de la Fondation des acteurs de la solidarité, accuse les pouvoirs publics de sous-estimer le nombre de personnes sans domicile fixe dans un entretien au Journal du Dimanche, tout en saluant l'augmentation du nombre de places d'hébergement. La Fédération des acteurs de la solidarité regroupe 870 associations et organismes de lutte contre la pauvreté et gère à ce titre la plus grande partie des centres d'hébergement en France. Une polémique s'est développée ces derniers jours à propos du nombre de sans-abri en région parisienne. Le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a assuré le 30 janvier sur France Inter qu'"une cinquantaine" d'hommes avaient dormi dehors la nuit précédente en Ile-de-France, suscitant un tollé des associations spécialisées.
"Ces propos (...) sont insupportables", déclare Louis Gallois à l'hebdomadaire. "Aucun Parisien ne peut donner foi à de telles déclarations. Il suffit de suivre une maraude ou de regarder les campements porte de la Chapelle ! (...)" Selon l'ancien président de la SNCF et d'EADS, le SAMU Social de Paris estime à 2.000 à 3.000 le nombre de personnes "durablement à la rue" dans la capitale française. Il précise qu'un comptage sera effectué jeudi prochain par des bénévoles. "On verra bien quel est le chiffre. Mais je déplore une volonté politique de minorer le nombre de SDF", déclare Louis Gallois.
Pour Louis Gallois, les préfets, se sentant "liés" par la promesse du président Emmanuel Macron que plus personne ne vive dans la rue fin 2017, ont tendance à exclure certaines personnes des statistiques, comme les célibataires, les personnes vivant sous des tentes ou certains étrangers. "Plutôt que de fixer un délai irréaliste et d'amener les préfets à faire de l'équilibrisme pour dégager des chiffres cohérents avec la promesse présidentielle, mieux vaut entreprendre un travail de fond, qui traite les problèmes des personnes à la rue, en campement, sous la tente, dans les squats", estime Louis Gallois.
Le député LREM de Paris, Sylvain Maillard avait affirmé le 5 février que "même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri".
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