Le parquet de Paris a ouvert ce mardi une enquête préliminaire de police pour établir si le ministre délégué au Bugdet, Jérôme Cahuzac, disposait ou non d'un compte en Suisse qui lui aurait permis de dissimuler une part de ses revenus au fisc. La justice va chercher à savoir ce qu'il en est réellement des affirmations de Mediapart.
Le mois dernier, le site en ligne avait imputé à Jérôme Cahuzac la détention de ce compte jusqu'en 2010 avant de le clôturer et d'en transférer les fonds à Singapour via un compte offshore. Ces allégations avaient été immédiatement démenties par le ministre qui, le 18 décembre, avait déposé plainte contre Médiapart pour diffamation.
L'instruction de cette plainte et le procès qui pourrait s'ensuivre sont distincts de l'enquête préliminaire déclenchée ce mardi pour blanchiment de fraude fiscale. Dans le cadre de cette dernière procédure, « il appartient au procureur de la République de Paris, conformément à la loi, de faire procéder, sans attendre, aux vérifications relatives à la réalité et au contenu » de l'enregistrement de la conversation téléphonique prêtée par Mediapart à Jérôme Cahuzac, détaille un communiqué du parquet de Paris.
L'enquête menée par la division nationale des investigations financières (DNIFF) sous l'égide du parquet de Paris pourrait prendre plusieurs mois. Il lui faudra notamment obtenir des informations auprès de ses homologues suisses afin de vérifier si le ministre du Budget a disposé ou non d'un compte auprès d'UBS. La Suisse se montre généralement assez récalcitrante à transmettre ce type de renseignement.
|