Jack Lang a voté aux côtés de la majorité, en faveur de la réforme des institutions souhaitée par Nicolas Sarkozy. Il s'expose à des sanctions de la direction du PS, qui avait appelé à voter "non" contre le texte, finalement approuvé avec une seule voix de majorité lors de la réunion du Congrès à Versailles.
"Il a pris une grande responsabilité, c'est à lui de tirer les conclusions de cet affranchissement de la délibération collective", a déclaré à Reuters le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande tout en évitant le mot "sanction".
La position de Jack Lang est "gravissime, c'est une trahison de tous nos idéaux", a jugé pour sa part François Rebsamen, bras droit du premier secrétaire. En 1991, les députés et sénateurs socialistes qui avaient voté contre l'intervention des troupes françaises en Irak avaient été privés de toute expression au nom du PS pendant six mois, a-t-il rappelé. "Je crois que la sanction la plus efficace ne serait pas l'exclusion, mais l'interdiction de se présenter à nouveau comme candidat au nom du PS", a expliqué à Reuters le maire de Dijon.
Dans un communiqué, Jack Lang a défendu son choix: "La réforme des institutions renforcera les droits du Parlement, des citoyens, et de l'opposition. Dire le contraire serait une négation de la vérité", écrit-il. En juillet 2007, son entrée au comité Balladur chargé de rédiger l'avant-projet de réforme lui avait déjà valu les foudres des socialistes, ébranlés par "l'ouverture" à gauche pratiquée par le chef de l'Etat dans les premières semaines suivant son accession à l'Elysée. Il s'était mis en congé des activités du groupe parlementaire socialiste à l'Assemblée et avait pris ses distances avec les instances internes du parti.
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